Journal Allaitant n° Bourgogne-Franche-Comté

Pour être sûr de recevoir tous nos emails, ajoutez-nous à votre carnet d'adresses.
Si ce mail ne s'affiche pas correctement, suivez ce lien.

Juillet 2024 - N°8

JOURNAL ALLAITANT

Quelles solutions existent pour pallier le manque d’eau estival pour l’abreuvement des animaux ?

 
 
 
 
 
 
 

« Les compteurs d’eau nous permettent de suivre la consommation au jour le jour et de détecter les fuites. » Bernard MOREAU, EARL DU CLUSELIER (71), extrait du projet ASSECC, 2022.

Combien de compteurs d’eau avez-vous installés et pour quels coûts ?

 

Nous avons en tout sept compteurs d’eau dont l’installation nous a couté 2 000 € HT au total. Ce coût étant variable selon la distance du compteur au raccordement […]. La consommation moyenne sur l’exploitation est de 3 000 m³ dont 1 000 m³ sur le compteur 1 (équins), 1 000 m³ sur le compteur 2 (bovins, ovins) et le reste réparti sur les cinq autres compteurs. […].

 

Nous avons donc réfléchi toute l’organisation des points d’eau de façon à supprimer la corvée d’eau. Les compteurs d’eau nous permettent de suivre la consommation au jour le jour et de détecter les fuites. Nous avions eu par le passé d’importantes fuites qui n’avaient pas été détectées tout de suite et cela représente une perte économique importante.

 

Quelles sont les principales contraintes liées à votre système ?

 

Ce système repose sur une utilisation importante de l’eau du réseau, avec notamment le coût que cela peut engendrer selon les lieux et le fournisseur.

Ici l’eau est facturée 1€/m³ sur les compteurs consommant 1 000 m³ donc cela reste économiquement soutenable pour le moment. Ce tarif est lié à l’histoire de la commune, ancien bassin minier, et aux négociations sur les tarifs de l’eau menés par les agriculteurs installés lors de l’arrêt de l’exploitation de ces mines – négociations dont les accords sont toujours appliqués aujourd’hui.

 

Pour la pose des compteurs, la principale contrainte est la distance de raccordement, le prix de raccordement étant calculé au mètre linéaire, il peut rapidement être élevé. Il faut également être extrêmement vigilant à la pose du raccord afin d’éviter les fuites par la suite.

 

Le gel peut par ailleurs poser un problème. En bâtiment, nous nous sommes équipés d’abreuvoirs chauffants. En extérieur, les abreuvoirs isothermes peuvent être intéressants, mais semblent peu adaptés pour les lots importants, car il y a peu d’espace pour l’accès des animaux, ce qui peut entraîner des conflits autour de l’abreuvoir.

 

 

 

“A FERM’INOV (ferme de Jalogny), un système de récupération d’eaux de pluies issues de trois stabulations (3000 m² de toiture) est à l’étude. Il permet un stockage d’eau de 270 m3 dans deux cuves enterrées pour permettre l’abreuvement de 150 bovins. Une évaluation technique et économique de l’installation avec un suivi de la qualité de l’eau permettra de guider les éleveurs dans leur choix.”

(Projet CERC’EAU 2, AURA, 2023).

 
 
 
 

Dans le cadre de la Stratégie 2040 "Imaginer demain, agir maintenant", qui a mobilisé l'ensemble de la profession agricole volontaire en région Bourgogne-Franche-Comté, il a été rappelé l'importance de prévenir les conflits d'usage en permettant aux agriculteurs d'être moins dépendants du réseau d'eau potable.

L'eau, premier aliment des animaux d’élevage, doit leur être offerte en permanence.

 

En Bourgogne-Franche-Comté, cette ressource est cruciale pour les exploitations agricoles, Indispensable à la performance, la santé et au  bien-être des animaux.

 

Les évolutions climatiques récentes, avec des sécheresses accrues, ont intensifié la sensibilité de l’abreuvement du bétail.

 

Le projet ASSECC (Abreuvement : Solutions et ressources en Élevage face au Changement Climatique), estime 70% des besoins annuels en eau des animaux d’élevage sont prélevés sur le réseau d’eau potable (ASSECC, BFC, 2022). La consommation d’eau des élevages bovins représente moins de 1 % des prélèvements nationaux (Idele, 2018).

La gestion de l’eau dans l’élevage est confrontée à des défis majeurs. La demande croissante en eau, due notamment au manque de pluie et aux fortes chaleurs, limite les ressources disponibles. Les éleveurs doivent adopter des pratiques durables pour pallier le manque d’eau, tout en maintenant la rentabilité de leurs exploitations.

 

Des solutions fiables et durables sont essentielles pour l’abreuvement estival des animaux, réduisant la dépendance aux réseaux d’eau potable et intégrant les enjeux techniques, sanitaires et réglementaires. La récupération des eaux pluviales, les forages, et divers systèmes d’abreuvement sont à envisager, et déjà mis en place dans certains cas.

L'abreuvement des animaux au pâturage : un enjeu majeur, ayant un impact significatif sur l'économie et le temps de travail des éleveurs.

Une enquête réalisée par Alysé à l’automne 2022 révèle l’impact des sécheresses de 2018 à 2022 sur l’approvisionnement en eau d’abreuvement au pâturage.

 

Près de 200 éleveurs originaires de l'Aube, de la Côte-d'Or, du Loiret et de l'Yonne ont répondu à une enquête sur la dépendance de l’eau au pâturage. Parmi eux, un peu plus de la moitié sont éleveurs bovins viande. Elle révèle que les sources d’approvisionnement en eau sont très diversifiées.

Si 70 % des éleveurs utilisent tout ou partie de l’eau d’abreuvement au pré à partir du réseau communal, moins de 10 % des éleveurs sont branchés en totalité sur le réseau communal. Et 1/3 des éleveurs utilisent moins de 30 % d’eau issue du réseau.

Entre 2018 et 2020, presque la moitié des éleveurs ont observé un point d’eau à sec qui ne l’avait jamais été auparavant. Toutes les sources d’approvisionnement sont affectées : puits/captages, ruisseau, sources ou mares. 2020 est l’année qui a été le plus marquée par les nouveaux points d’eau à sec.

Près de 40 % des éleveurs passent plus d'une heure supplémentaire par jour pour apporter de l’eau sur ces nouveaux points d’eau à sec.

Les éleveurs ont pallié ce déficit par l’achat de bacs à eau (28 %), tonnes à eau (12 %) ou investissement pour se raccorder au réseau, créer un captage ou un forage (12 %).

 

La nouvelle sécheresse de 2022 a augmenté ce phénomène d’assèchement des points d’eau : près de 20 % des éleveurs ont eu un nouveau point d’eau à sec en 2022 (ces points d’eau n’avaient jamais été à secs auparavant). Comme pour les sécheresses de 2018 à 2020, toutes les différentes sources d’approvisionnement sont concernées, que ce soit les puits / forages / captages, les ruisseaux / rivières, les sources ou les mares.

 

En 2022, ¾ des éleveurs ont passé entre 0 et 1 heure supplémentaire par jour en plus pour apporter de l’eau.

 

En termes de solutions, si plus de la moitié ont apporté de l’eau avec une tonne à eau, 35 % des éleveurs ont enlevé les animaux de ces parcelles pour pallier le manque d’eau.

 

Si le temps passé n’est pas la principale préoccupation, c’est le coût engendré par la sécheresse (achat d’eau du réseau, coût de transport, achat de fourrages…) et l’amplification des sécheresses qui inquiète les éleveurs.

 

Aménagements et systèmes d’abreuvement.

Afin de limiter au maximum l’utilisation d’eau issue du réseau d’eau potable et ainsi les conflits d’usage qui pourraient en résulter, des solutions existent pour les éleveurs. Leur mise en œuvre est à réfléchir au cas par cas selon le contexte de l’exploitation : ressource en eau disponible, coût économique et rentabilité, réglementation en vigueur, etc.

La récupération des eaux pluviales issues des toitures

 

Le principe est simple : récupérer les eaux pluviales des toitures pour les stocker et les redistribuer au troupeau lors de périodes sèches. Cette méthode nécessite une surveillance régulière et un traitement de l’eau. Les points clés sont : maximiser la surface de toiture, bien dimensionner les citernes, utiliser des citernes enterrées en béton, filtrer et traiter l’eau, et assurer un entretien régulier. Les coûts varient de 250 à 800 €/m³ pour les cuves. Pour les traitements, les coûts varient de 2 500 € à 7 000€ selon les technologies utilisées (chlore, UV...).

Les forages

 

Le forage permet d’accéder à une nappe d’eau souterraine. Il faut anticiper les démarches administratives. L'eau de forage est généralement de meilleure qualité mais peut contenir du fer ou du manganèse, nécessitant une analyse annuelle.

Le débit est constant sauf en milieu karstique.

L’investissement peut être rapidement rentabilisé si la facture d'eau est élevée. Il est nécessaire d'installer un compteur volumétrique et un disconnecteur si raccordé au réseau d’eau potable.

Les systèmes d’abreuvement

 

Les éleveurs disposent de divers systèmes d’abreuvement pour pâturages et bâtiments : abreuvoirs gravitaires (utilisant la pente, peu coûteux, mais nécessitant des travaux), béliers hydrauliques (autonomes, durables, nécessitent un professionnel), pompes à museau (mobiles, bonne qualité d'eau, limitées par le nombre d’animaux), et alimentation en milieu naturel (mares, étangs, nécessitant des aménagements pour protéger la qualité de l’eau).

 

 

La qualité de l’eau, un enjeu sanitaire.

La vigilance concerne aussi la qualité de l’eau !

Avortements, mammites, métrites, diarrhées, mauvaise croissance sont les conséquences d’une eau de mauvaise qualité. Pensez à vérifier, nettoyer régulièrement les abreuvoirs pour maintenir une eau propre voire les vidanger si nécessaire ! Attention cependant, une eau claire n’est pas un signe de qualité !

 

Problèmes Sanitaires Potentiels :

  • Bactéries des bouses : Limites maximales de 10 coliformes fécaux/100 ml et 30 streptocoques fécaux/100 ml.
  • Algues bleues : Toxines potentiellement virulentes, vigilance sur les eaux stagnantes.
  • Parasites : La douve du foie se développe dans les mares.
  • Excès d'éléments chimiques : Risques pour la santé.
  • Produits phytosanitaires : Réduisent le transport d'oxygène sanguin.
  • Nitrates : Problèmes d’infertilité et de croissance à > 130 mg/l.
  • Sulfates : Effets laxatifs, max 250 mg/l pour veaux, 1000 mg/l pour adultes.

Impact sur la Consommation :

  • Même une faible quantité de bouse (0,25 %) dans l’eau peut réduire la consommation.
  • La présence d’algues peut également diminuer la consommation.

Analyses Recommandées :

Réalisez une analyse annuelle de l'eau, en variant les périodes de prélèvement. Le coût est d’environ 100 €, comprenant :

  • Analyse physico-chimique : pH, dureté, chlorures, fer, nitrates, etc.
  • Analyse bactériologique : Coliformes, streptocoques fécaux, spores anaérobies, Escherichia coli.

Procédure de Prélèvement :

Le prélèvement doit être fait au plus proche du point de consommation. Pour un puits ou un captage, pomper quelques minutes avant de remplir le flacon. Pour une source, nettoyer le site avant le prélèvement. Utiliser un récipient stérilisé, ne l’ouvrir que pour le prélèvement, et transporter l’échantillon entre 0 et 4 °C rapidement pour éviter la multiplication des germes.

 

Assurer une eau de qualité par un entretien régulier et des analyses appropriées est essentiel pour la santé et la productivité des animaux d’élevage.

 
 
 
 

Jérémy Douhay

Chargé d’étude en élevage bovin allaitant - IDELE

 

Choisir son système d’abreuvement le plus approprié avec un pâturage tournant

 

Si le pâturage est la ration la plus économe, il ne faut pas pour autant faire l’impasse sur l’abreuvement. A cette période, les besoins en eau des bovins augmentent (jusqu’à 115 litres d’eau consommés/couple mère-veau lors d’une journée chaude d’été).

 

Au pâturage, prévoir un débit suffisant pour que les vaches ne vident pas le bac ! Par exemple, un débit de 30 litres/min avec un bac de 550 litres pour un accès simultané à 7 vaches pour un troupeau de 50 vaches.

 

Quelques conseils sur l’abreuvement au pâturage :

  • L'abreuvoir doit être placé à moins de 200 m du point le plus éloigné de la parcelle, posé sur un sol stabilisé,
  • La température de l’eau influence sa consommation : l’idéal est de mettre à disposition une eau tempérée (entre 10 et 15°C),
  • La hauteur de l’abreuvoir : 70-75 cm pour les vaches, 55-70 cm pour les jeunes bovins et 50-55 cm pour les veaux (ne pas hésiter à installer une marche sous l’abreuvoir des adultes pour ces derniers).

Jérôme Laviron

Responsable pôle viande et pôle fourrage - Alysé

 

L’aménagement de points d’eau pour l’abreuvement au pâturage peut très vite

être amorti

 

Aujourd’hui, l’apport d’eau au pré est une contrainte quotidienne pour environ 3/4 des éleveurs (59 % en était dépendant avant 2018). Si moins des 2/3 y passait moins d'une heure, 20 % y passe plus de deux heures par jour.

 

Compte tenu du temps de travail et du coût de transport, la mise en place d’un équipement permettant d’avoir de l’eau en permanence (captage, pompe à nez en bordure de rivière) peut très vite amorti. C’est le moment d’y penser.

 

Le coût annuel d’un apport quotidien à un lot de 20 vaches suitées pendant 2 mois, situé entre 3 et 5 km de l’exploitation (20 à 30 minutes de transport par jour), varie de 900 à 1340 € dont les 2/3 concernent le coût du transport hors main-d'œuvre. Il se décompose de la façon suivante :

  • coût de transport à 26 €/h (tracteur de 100 CV + tonne à eau + carburant) : 540 € à 800 €
  • temps passé : le temps va dépendre de la façon dont est géré le chantier. À 18 €/heure, le temps passé sur le tracteur va avoir un coût de 360 à 540 €. Il faut en plus comptabiliser le temps de remplissage, le temps de vidange.
  • coût de l’eau en cas d’approvisionnement sur le réseau communal : 250 € (70 litres/vache à 3 €/m3).

À vous de faire votre calcul selon vos conditions d’exploitation.

 
 
 
 
 
 
 
 

Je souhaite prélever de l’eau avec un forage :

 

Le forage doit se situer à 35 m des bâtiments d’élevage et annexes, des ouvrages d’assainissement, de stockage d’hydrocarbures ou produits phytosanitaires ou produits chimiques, ainsi que des parcelles susceptibles de recevoir des effluents d’élevage.

 

Tout forage dont le prélèvement est inférieur à 1000 m3/an est considéré comme domestique et doit faire l'objet d’une déclaration uniquement en mairie (une copie peut être envoyée aussi à la DDT). Au-delà d’un prélèvement de 1000 m3/an, une déclaration d’intention de forage est à envoyer obligatoirement auprès de la DDT.

 

Si l’exploitation est sous le régime des Installations Classées pour l’Environnement (ICPE, soit > 100 vaches allaitantes), il faut aussi se rapprocher de la Direction départementale de l'Emploi, du Travail, des Solidarités et de la Protection des Populations (DDETSPP). En effet, les prélèvements peuvent être soumis à déclaration (de 10 000 m3/an à 200 000 m3/an) ou autorisation (> 200 000 m3/an) au titre des ICPE.

 

Pour un forage dont la profondeur est de plus de 10 m, une déclaration est à faire auprès de la DREAL (Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement).

 

Dans le cas d’une nappe d’accompagnement, un forage est assimilé à un prélèvement en cours d’eau. En ce sens, il est donc soumis aux mêmes restrictions estivales.

 

À noter que pour un forage situé en zone de Répartition des Eaux (ZRE : zones où les ressources en eau sont insuffisantes, de manière chronique, pour combler les besoins), tous les prélèvements sont limités.

Je souhaite créer une retenue d’eau de type étang :

 

La création d’un étang est interdite dans une zone reconnue comme “zone humide”. L’étang créé ne peut pas être alimenté par dérivation d’un cours d’eau.

Pour toute intention de création d’un plan d’eau artificiel, il faut là aussi se rapprocher du service Police de l’Eau de la DDT. Si la surface du plan d’eau est inférieure à 1000 m², une déclaration est obligatoire. Si le plan d’eau a une surface supérieure à 1000 m², un dossier de demande est à déposer.

Je souhaite prélever l’eau d’un cours d’eau :

 

L’abreuvement des animaux directement dans un cours d’eau ou le pompage de l’eau depuis un cours d’eau sont possibles. Un débit minimum suffisant doit être assuré après le prélèvement et l’exploitant doit aussi s’assurer de l’entretien des berges.

 

En ce sens, le piétinement des animaux directement dans l’eau est à proscrire car il génère des matières en suspension incompatibles avec un bon état de l’eau.

 

Pour connaître en amont la classification de l’écoulement et les démarches qui en découlent, il faut se rapprocher de la DDT. Le prélèvement peut ensuite être soumis à déclaration (Prélèvement supérieur à 2 % du débit du cours d’eau) ou autorisation (Prélèvement supérieur à 5 % du débit du cours d’eau). D’autres réglementations locales peuvent s’appliquer (SAGE, SDAGE, ZRE, etc.) pour lesquelles la DDT ou la Chambre d’agriculture pourront vous renseigner.

Je souhaite récupérer les eaux pluviales issues de la toiture des bâtiments :

 

La récupération des eaux pluviales d’une toiture en fibrociment contenant de l’amiante est interdite.

L’installation de récupération des eaux pluviales est à déclarer en mairie.

Un carnet sanitaire doit être tenu à jour, avec mention des éléments suivants :

  • Plan des équipements
  • Fiche de mise en service
  • Opérations d’entretien réalisées
  • Index des compteurs

À retenir : toute intention de projet lié à l’usage de l’eau issue du milieu naturel doit être signalée à la DDT, en particulier au service Police de l’Eau. Nous vous recommandons de vous rapprocher de votre conseiller pour être accompagné techniquement et réglementairement.

 

 
 
 
 

 

Contacts :

Mickaël LARDENOIS - Chargé de mission Elevage - mickael.lardenois@bfc.chambagri.fr - 06 75 67 62 85

Chambre régionale d'agriculture Bourgogne-Franche-Comté

1 rue des Coulots - Maison de l'agriculture - 21110 BRETENIERE

Crédit Photos : ©Chambres d'agriculture BFC

 
Téléchargez les images
 
S'abonner | Engagements de confidentialité
 
Sendethic, le facilitateur du marketing en ligne.